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Guerre Israël-Hamas, jour 169 : l’armée israélienne annonce la poursuite des opérations à l’hôpital Al-Shifa

Retrouvez ici notre point sur la situation d’hier.
L’armée israélienne a déclaré samedi 23 mars qu’elle comptait poursuivre ses opérations menées depuis lundi à l’hôpital Al-Shifa, dans la ville de Gaza, jusqu’à la capture « du dernier terroriste ». « Nous finirons cette opération seulement quand le dernier terroriste sera entre nos mains – vivant ou mort », a annoncé le commandant en chef de la région sud, Yaron Finkelman, dans une déclaration publiée par les forces armées israéliennes.
« L’opération ici à Al-Shifa est importante » et « compliquée », a-t-il commenté, ajoutant qu’elle avait permis de « frapper des centaines de terroristes » et « d’[en] appréhender des centaines » d’autres. Plus tôt samedi, l’armée avait précisé avoir tué en tout plus de 170 combattants palestiniens et arrêté des centaines de suspects au cours de ces raids.
Depuis lundi, les habitants du quartier et le personnel du complexe hospitalier, le plus grand du territoire palestinien, ont fait état de raids, de fouilles systématiques des maisons alentour, d’importantes destructions de bâtiments notamment à l’hôpital et d’hommes arrêtés par centaines.
Samedi, l’armée israélienne a annoncé l’installation sur place d’équipements médicaux et de lits, pour prendre en charge les malades les plus sérieux, et l’arrivée de médicaments et de deux tonnes de nourriture. Elle a ajouté avoir évacué les malades et les blessés vers un « lieu spécifique » au sein du centre hospitalier.
Le ministère de la santé de la bande de Gaza administrée par le Hamas a fait état de dix-neuf Palestiniens tués et blessés « par des tirs de chars et obus de l’armée d’occupation israélienne », au moment où « ils attendaient des camions d’aide » près de la ville de Gaza.
« Les informations affirmant que les forces israéliennes ont attaqué des dizaines de Gazaouis près d’un convoi d’aide sont incorrectes », a dénoncé l’armée israélienne dans un communiqué. Selon « de premiers éléments », « il n’y a pas eu de frappe aérienne contre le convoi ni de tirs par des forces [israéliennes] sur les gens près du convoi d’aide », a-t-elle ajouté.
Le chef de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, s’est rendu samedi aux portes de la bande de Gaza, du côté égyptien de la ville de Rafah, où il a attiré l’attention sur la « douleur » des Palestiniens et a appelé à un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour mettre un terme à « un cauchemar sans fin ».
« Rien ne justifie les attaques horribles du Hamas le 7 octobre. Et rien ne justifie la punition collective subie par le peuple palestinien. Maintenant plus que jamais, il est temps d’un cessez-le-feu humanitaire immédiat », a-t-il lancé, appelant aussi le Hamas à « relâcher immédiatement tous les otages » enlevés le 7 octobre.
Le ministre des affaires étrangères israélien, Israël Katz, a réagi samedi à ces propos, qualifiant l’ONU d’« organisation anti-israélienne ». « Sous sa direction, l’ONU est devenue une organisation antisémite et anti-israélienne qui abrite et encourage le terrorisme », écrit M. Katz sur X. « Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, est venu aujourd’hui du côté égyptien du passage de Rafah et a blâmé Israël pour la situation humanitaire à Gaza, sans condamner de quelque manière que ce soit les terroristes du Hamas qui pillent l’aide humanitaire », a accusé ce responsable.
Un responsable du Hamas a fait état samedi de « profondes divergences » avec Israël dans les discussions sur une trêve à Gaza, notamment sur le cessez-le-feu et l’aide humanitaire.
« Il y a de profondes divergences de positions dans les négociations entre le Hamas et l’occupant, parce que l’ennemi a pris la flexibilité de notre mouvement pour de la faiblesse. L’occupant tente d’utiliser les négociations comme un moyen de poursuivre ses crimes et son agression », a déclaré à l’AFP ce responsable familier des négociations en cours à Doha, sous couvert de l’anonymat.
Trois personnes ont été blessées par des frappes israéliennes au cours de la nuit de samedi à dimanche dans la région de Baalbeck, bastion du Hezbollah dans l’est du Liban, a rapporté un correspondant de l’Agence France-Presse, conduisant le parti chiite à riposter.
« Plus tôt cette nuit, des avions de chasse des forces de défense israéliennes ont frappé un site de production contenant des armes dans la zone de Baalbeck », a communiqué l’armée israélienne.
D’après le correspondant de l’AFP, « l’aviation israélienne a lancé cinq missiles sur un bâtiment habité de deux étages à al-Osseira, aux abords de Baalbeck ». Il a ajouté que les frappes avaient visé un centre du Hezbollah qui avait été déserté depuis un moment, faisant trois blessés parmi les habitants des immeubles voisins. Le gouverneur de la région Bachir Khodr a également fait état sur le réseau social X de trois blessés.
Puis, « en riposte au bombardement » à Baalbeck, le Hezbollah a dit avoir lancé près d’une heure plus tard « plus de soixante roquettes de type Katioucha » sur deux positions militaires israéliennes dans le Golan syrien occupé par Israël.
Le mouvement islamiste libanais a indiqué y avoir visé une base et une caserne faisant office de « siège du commandement de la défense aérienne, où des membres de la brigade de Golani s’y entraînaient après être rentrés de la bande de Gaza ».
L’armée israélienne a, elle, rapporté avoir repéré « environ 50 lancements » depuis le Liban « en direction du nord d’Israël », expliquant en avoir intercepté plusieurs et avoir frappé au moyen de son aviation plusieurs des lanceurs impliqués. Israël n’a fait mention d’aucune victime ni dégât.
Depuis plusieurs semaines, Israël lance des raids aériens de plus en plus en profondeur sur le territoire libanais, contre des positions du puissant Hezbollah, accentuant les menaces d’une guerre ouverte. Il s’agit de la troisième fois, en plus de cinq mois de combats entre le Hezbollah et l’armée israélienne, que la région de Baalbeck est visée. Cette frappe, à une centaine de kilomètres de la frontière israélo-libanaise, intervient après un calme relatif d’une dizaine de jours entre les deux belligérants.
Samedi, le Hezbollah a annoncé avoir mené plusieurs attaques sur des positions militaires israéliennes, comme c’est le cas quotidiennement depuis le début le 8 octobre des violences transfrontalières, en soutien à son allié palestinien du Hamas dans la bande de Gaza. Le Hezbollah pro-iranien affirme qu’il ne mettra fin à ses attaques contre Israël qu’en cas de cessez-le-feu à Gaza.
Le Monde avec AFP
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